LA MÉMOIRE DE TOUT UN PEUPLE

L’ HÉRITAGE MARITIME DES CAGEUX (1806-1914)

 LE QUÉBEC, BERCEAU DES RAFTSMEN

 

LA MÉMOIRE DE TOUT UN PEUPLE

 « Les gens ne pouvaient compter que sur eux-mêmes. Leur courage, leurs habilités, leurs tours de force ont donné cours à de merveilleuses légendes. » — Société canadienne des postes.

À L’AFFICHE OUTRE-FRONTIERE

La Société canadienne des postes émet en 1993 une quantité de 3 M du timbre La y’ou c’qu’i sont tous les raft-mans ? célébrant cette chanson mémorable. Cette scène d’intérêt canadien offre une image positive et forte destinée à être vue tant au pays qu’à l’étranger. L’auteur de l’hymne national Ô Canada, Sir Adolphe-Basile Routhier (1839-1920), évoque que chaque train de bois équarri a son escouade de rameurs rythmés : « Je ne pouvais me lasser d’écouter les voix robustes et souvent très belles de ces infatigables chanteurs ».

Avez-vous repéré le cribe sur ce timbre de 43 ¢ ? En avant-plan, un cageux force sur une rame de 8 mètres afin de trouver le bon passage entre les rochers. Ce motif pittoresque du radeau se retrouve sans surprise à l’international dans l’art de l’affiche. Dans les années 1940-1960, l’affichiste Jean-Marie Nabrin d’Air France représente des cages qui arrivent au pied de l’escarpement de Sillery, sachant bien qu’à l’époque ce sont plutôt les intrépides draveurs qui roulent les billes de bois (billet de 1 $ en papier ­de 1973-1987).

Archives du Musée des Cageux

 

MONTFERRAND TRACE LA TRADITION

À l’époque où les raftsmen foisonnent, règne la loi du plus fort. Jos Montferrand (1802-1864) se distingue déjà comme grand maître de cages. Cet Ulysse « auquel l’antiquité aurait élevé une statue » sera honoré par l’émission de 4 M de timbres (catalogue no PO 3-1/3-1992). Distinguez-vous le radeau, en retrait, guidé par le courant ?

Archives du Musée des Cageux

 

LES RAFTSMEN MARQUENT L’HISTOIRE

Générateurs de récits légendaires, vikings, samouraïs, cow-boys et raftsmen perpétuent le souvenir des grands faits historiques des peuples.

L’ère des cageux débute en 1806 alors que le blocus continental imposé par Napoléon contraint l’Angleterre à s’approvisionner en mâts de ce côté-ci de l’Atlantique. On fera rapidement l’éloge de l’héroïsme des cageux du nord (Ottawa) qui entament de sang-froid les chutes des Chaudières, le Long-Sault (Grenville) et les rapides de la rivière des Prairies, tout autant que ceux du sud (Kingston) qui affrontent le Long-Sault (Cornwall), la run du Coteau et les rapides de Lachine. Ils font face ensemble aux éléments du lac Saint-Pierre et de la barre Sainte-Croix. À l’apogée, 2 000 trains de bois comparés à des transatlantiques géants entrent annuellement au port de Québec.

Tout en jetant les bases de la grande histoire industrielle du pays, cette fabuleuse épopée canadienne d’un siècle est devenue le levain naturel d’un répertoire d’art des plus complets.

Archives du Musée des Cageux

 

« Portant l’identité de la survie
Ces cageux toujours en appétit
Des Grands Lacs à Kingston, de Hull à Québec
Les courants de leur fierté jamais au sec. »  A.P.

 

Par Isabelle Regout et Alexandre Pampalon
Experts de l’ère des cageux

Pour informations complémentaires contactez-nous à info@maisondescageux.com

source du médaillon: Archives du Musée des Cageux

Musée des Cageux