JULES VERNE CHEZ LES CAGEUX

JULES VERNE CHEZ LES CAGEUX

À BORD DE L’UNIVERNE DES TRAINS DE BOIS

 

VOYAGES EXTRAORDINAIRES

En 1890, la revue canadienne Le Monde illustré publie Famille-Sans-Nom en feuilleton hebdomadaire. La vision de Jules Verne se forge avec génie autour de faits historiques, comme le trafic quotidien des radeaux sur le Saint-Laurent.

L’IMAGINAIRE VERNIEN EN VOGUE

 Des œuvres comme Vingt mille lieues sous les mers ou L’île mystérieuse ont fait de Jules Verne (1828-1905) l’un des écrivains
les plus lus.
Né à Nantes aux portes de l’océan, il est témoin d’inventions et de percées technologiques à l’époque victorienne. En 1837, Jules à 9 ans quand deux grands voiliers, le Columbus américain et le Sheridan britannique, s’engagent dans une course New York – Liverpool. La bannière étoilée atteint le port anglais, devançant de deux jours son rival. Cet exploit est représentatif de l’expansion industrielle mondiale liée aux routes maritimes du XIXe.

En 1859, Jules Verne visite le port liverpuldien où se trouvent les Canada Docks qui reçoivent les plançons des gigantesques radeaux, préalablement désassemblés à Québec, pour alimenter les chantiers navals. L’imaginaire vernien où le sens de l’existence des héros suit le fil des eaux, fait voir une couleur outre-frontière de notre histoire fluviale canadienne : « Il va de soi que ces trains de bois ne peuvent que gêner la navigation du fleuve ».

 

L’OUTAOUAIS RÉVÉLÉ

Des scènes maritimes comportant des radeaux se retrouvent dans plusieurs romans de Verne. La Jangada (1881) nous transporte dans la jungle amazonienne à bord d’un « train de bois qui mesurait mille pieds de long » [ill. 1]. Verne donne à ce radeau une longueur similaire aux trains de bois qui sillonnent la rivière des Outaouais.

Archives du Musée des Cageux

Jules Verne  La Jangada (1881)

Famille-Sans-Nom (1888) réanime la rébellion de 1837 du Canada. En toile de fond, des cages sont utilisées pour distribuer aux patriotes « fusils, poudre et plomb » [ill. 2]. L’auteur retrace en Outaouais l’ampleur du berceau de l’industrie forestière :

Famille-Sans-Nom (1888)

Archives du Musée des Cageux

Jules Verne Famille-Sans-Nom (1888)

« On appelle cages, en Canada, des trains de bois (…) composés de troncs qui ont été équarris sur les lieux mêmes par la hache du bûcheron, ou débités en madriers et en planches par les scieries établies aux chutes des Chaudières, sur la rivière [des] Outaouais. De ces trains, il en descend ainsi des milliers depuis le mois d’avril jusqu’au milieu d’octobre, évitant les sauts et les rapides au moyen de glissoirs [à cages]. »

 

L’ÉMOTION NATIONALE

 Des personnages fabuleux émergents de ce récit comme les frères Sans-Nom, ces fils de la Liberté, et le solennel notaire huron assisté de son clerc au lyrisme vibrant :

« Si vous saviez combien la poésie s’accommode de notre mélodieuse langue française ! Elle se prête si noblement au rythme, à la cadence, à l’harmonie !… Nos poètes, LeMay, Elzéar Labelle, François Mons, Chapman, Octave Crémazie… »

Verne dévoile avec finesse une portion de notre littérature nationale. Son tableau des mœurs québécoises célèbre l’accent tonique des Canadiens français. Il relève la chanson « À la clare fontaine, j’allas me reposer… » dont la mélodie est « un vrai chant national » des raftsmen.

 

Découvrez les figures emblématiques du Québec, cageux et draveurs, dans notre répertoire culturel de 380 pages : https://bit.ly/3y6mxiR.

Bonne nouvelle!!!   Suite à la résolution du 3 novembre 2021 l’Assemblée nationale du Québec à adopter une motion à la mémoire des cageux et des draveurs découlant de cet ouvrage pivot.

 

Par Isabelle Regout et Alexandre Pampalon
Experts de l’ère des cageux

Pour informations complémentaires contactez-nous à info@maisondescageux.com

source du médaillon: Archives du Musée des Cageux

Jules Verne Famille-Sans-Nom (1888)

Musée des Cageux